Donne moi de la barbe à papa (feat Darius)

Darius me dit qu'il travaillait au Vice, un très grand sexshop, ce qui au final ne m'étonne pas tellement, connaissant Darius. Après cette violente dispute entre nous, j'ai beaucoup réfléchi et... me voilà devant cette vitrine à la fois sexuelle, extravagante et magnifique. Juste par cette vitrine, il était aisé de savoir que je me trouvais au bon endroit.

Je devais mettre fin à cette dispute et tout régler pour pouvoir aller de l'avant. J'entre donc et demande à voir le patron. Le caissier me dit qu'il est dans son bureau et me montre la direction à suivre.

Je m'y rend d'un pas rapide. Je n'avais pas dormi et j'avais beaucoup pleuré, donc j'avais probablement une tête horrible, mais à vrai dire, je m'en fichait un peu.

J'entre dans son bureau sans cogner, sans dire un mot, sans contact visuel entre nous. J'entre et n attend aucune invitation, venant direct m'asseoir sur ses genoux, me blottissant contre lui, la tête sur son torse.

- Rius... pardonne-moi, tout est de ma faute... si je ne te parle jamais de moi, ce n'est pas par manque de confiance... c'est que je n'ai rien à dire... je n'existe pas Darius... je... je n'ai pas de passe temps... je n'ai pas vraiment de goûts particuliers... j'ai dédié ma vie à penser aux autres... je suis tellement secondaire que je ne connais rien sur moi...

J'aggripa sa chemise entre mes doigts, versant au passage quelques larmes à nouveau

- Et personne ne s'est jamais intéressé à moi avant... je ne suis qu'un passage, une phase dans la vie des gens... ils viennent me voir quand ils ont besoin, puis ils se barrent après... Personne ne se souciait de moi et ça ne m'a jamais posé problème,
jusqu'à toi...

Je redresse mon regard plein d'eau vers le sien.

- J'ai besoin de toi Darius... je suis désolé de n être qu'une enveloppe vide, mais je t aime sincèrement et jamais je ne voudrai te repousser ou te faire du mal tu sais... Si tout ceci te pose problème, je suis prêt à faire des efforts et changet. Parce que je t'aime Darius...

J’étais de mauvaise humeur. En fait, j’étais d’une humeur massacrante. Depuis ma dernière visite chez Clematis, je n’étais plus le joyeux petit lutin extravagant que j’avait toujours été et j’étais devenu un monstre exubérant d’agressivité. Après avoir jeté une rangée entière de dildo au sol, je m’étais enfermé dans mon bureau pour me calmer. Ma mauvaise humeur ne devait pas porter préjudice à mon commerce, sinon je deviendrais mon propre bourreau et ça, c’était hors de question.


Alors je faisais ce que je faisais de mieux lorsque j’étais furieux, angoissé ou de bonne humeur : j’achetais tout ce qui me passait devant les yeux. Au moins, le Vice allait devenir la boutique la plus avancée en Amérique dans ses produits technologiques de luxe. Soupirant doucement, je me suis callé un peu plus confortablement sur mon large fauteuil de cuir tout en passant une main dans mes cheveux. Je n’aime pas être envahi par toutes ces émotions négatives, non seulement ce n’est pas bon pour le karma, mais en plus, c’est terrible pour la création de rides.


Jouant avec les broderies de ma chemise translucide, les yeux fermés, mon sang ne fait qu’un tour lorsque j’entends la porte de mon bureau s’ouvrir sans que personne n’ait daigné toquer. Sans même ouvrir les yeux, je siffle froidement : « J’ai dit que je ne voulais voir personne. Sort avant que je ne te vire! » À tous les coups, c’était le caissier incompétent que je gardais à l’emploi juste parce que je n’avais pas encore trouvé quelqu’un pour le remplacer. J’entend des bruits de pas et lorsque j’ouvre les yeux pour engueuler ce sourd, je me rends compte que personne ici à cet éclat roux de cheveux.


Je n’ai pas le temps de parler qu’il s’installe sans gêne sur mes genoux et se blottit contre moi. Je sens sa chaleur transpercer mes vêtements alors qu’il parle beaucoup. « Est-ce que j’hallucine? » Demandais-je. Après tout, je n’avais pas beaucoup dormi depuis notre dernière rencontre et parfois, j’hallucinais véritablement. « Tu as choisi le rôle de secondaire. D’invisible. À chaque fois que j’essayais de te mettre en avant, tu t’effaçais. Tu me poussais à partir par le fait de ne jamais vouloir personnellement t’investir » Dis-je néanmoins, avec une certaine douceur. Je ne le touchais pas. Il avait besoin de parler et dès que mes mains caressaient sa peau, ça partait toujours en vrille.


Il avait besoin de parler.


Je sens ses doigts s’accrocher à ma chemise et je frissonne longuement. « J’ai fui quand j’ai compris mes sentiments pour toi parce que je savais que ça se terminerait comme ça. Je suis habitué d’être le centre du monde, de toujours vouloir me soucier que de moi…et le fait que tu me force à agir comme ça alors que je veux te connaître toi…ça me confère un rôle de sacré connard que je ne veux pas avoir avec toi. Je ne suis pas le monstre que j’ai l’impression d’être » Dis-je. « J’ai toujours voulu te connaître…mais tu n’as jamais accepté ça » Rajoutais-je doucement, même si la rancœur était toujours présente, suite à notre conflit. Il était difficile de lui en vouloir lorsqu’il était aussi fragile et perdu.


« Tu n’es pas une enveloppe vide. Il est impossible d’aimer une enveloppe vide. Tu es quelqu’un de magnifique, bon, généreux, doux et attentif, mais tu refuse qu’on t’approche plus personnellement. J’ai déjà ton corps. J’aurais pu continuer ainsi. Mais je veux beaucoup plus et tu refuse de me le donner. J’ai peur. Je suis terrifié…mais à force de me repousser par ton refus de me laisser te connaître, tu me fais encore plus mal » Dis-je finalement. Il avait été honnête, je l’étais à mon tour.

- Je suis sincèrement désolé que tu aies eut cet image de moi. Je mets tout le monde sur un pied d'estal depuis toujours... J'aimerais que tu apprennes à me connaître. J'aimerais t'aider et te dire qui je suis... mais je ne sais pas qui je suis moi-même.

J'avais commencé à caresser sa joue lentement.

- Tu veux bien m'aider, Darius? Je crois que moi-même, c'est un domaine ou je ne peux pas aider personne. Si tu veux, tous les deux, ensemble, nous allons apprendre à me connaître.

Je le regarde de près, bien contre lui. Je ne dis plus rien pendant un moment avant de lui souffler doucement

- Et j'ai tellement envie de t'embrasser...

Il est triste de constater que Clematis a si peu d’amour pour lui-même qu’il s’était négligé au point de ne plus savoir qui il était. Moi, je faisais partit de ces gens qui existaient beaucoup trop fort pour s’effacer devant quiconque. Nous étions deux extrêmes, deux opposés. Le voir aussi perdu et confus me faisait mal. Je n’aimais vraiment pas le voir aussi détruit et je détestais être la cause de toutes ses larmes. « Tu es exceptionnel Clem, tu l’as toujours été. Par contre, tu dois apprendre à être plus égoïste » Dis-je avec philosophie, d’une voix douce. Il m’était difficile de lui en vouloir. Très difficile.


« Oui, je peux t’aider. Tu dois apprendre à exister pour toi un peu plus et pas seulement pour les autres. C’est lorsque tu réussiras ça que tu trouveras ce que tu es sans t’excuser constamment d’exister » Rajoutais-je. Je n’étais pas habitué d’être aussi sage. Normalement, j’étais le mec frivole et superficiel qui se moquait de ceux qui lançaient ce genre de phrase avec un air constipé. Qu’étais-je donc devenu?


« Tu vas commencer par venir travailler ici. Tu ne peux pas continuer à t’affamer. Je sais que le Vice est un sexshop et que tu espérais sans doute quelque chose de plus altruiste, mais c’est la seule chose que je peux t’offrir » Rajoutais-je, alors qu’il prolongeait un long silence. Je le regarde, surpris, lorsqu’il mentionne vouloir m’embrasser. « Tu veux réellement m’embrasser ou c’est ta façon de me demander pardon pour tout ça? » Demandais-je avec une douceur fragile. Parce que oui, même si je ne le montrais pas, il m’avait blessé. Personne d’autres que lui avait le pouvoir de me faire du mal…

Je souris pour la toute première fois depuis un bon moment

- Je veux t'embrasser parce que je t'aime, parce que tu as les meilleures lèvres du monde et parce que tu es grave sexy dans ton role de patron...

Mais cette fois-ci, je pris les devants. Mes bras venant autour de son cou, je commence à l'embrasser, lui transmetrant par cette sublime valse toute la passion, la tendresse et l'amoir que j'ai toujours éprouve pour lui.

Notre dernier baiser était avant mon hospitalisation. Ça m'avait manqué. Je savais qu'il m'avait terriblement manqué, mais mon corps s'en souvenait lui aussi. J'ai presque cru que ce contacr n'arriverait plus que dans mes rêves

Mes yeux se fermerent. Ce baiser était si intense que je n'arrivais pas à tout gérer en même temps.

- Darius... si seulement tu pouvais voir... tout l'amour... que je te porte...

Je rompais le baiser lorsque la respiration se faisait nécessaire, mais j'y retournait de suite après. Comme un accro, je ne pouvais me résoudre à quitter ses lèvres... si parfaites, douces et sucrées.

Je le regarde d’un air incertain, mon sourcil gauche légèrement haussé. Tout en moi exprimait ma perplexité. Notre dernière rencontre s’était terminée avec des hurlements et celle-ci avait débuté avec les larmes. D’être extrêmement horrible et profondément égoïste que Clematis avait décrié, j’étais devenu -encore selon ses mots- l’être qui lui importait le plus au monde. Je ne comprenais plus, je ne LE comprenais plus. « Je suis toujours grave sexy, peu importe ce que je fais » Dis-je avec arrogance afin de dissiper mon interrogation et mes questionnements. C’était vrai. Que je sois divin ou malade comme un chien, je restais sans l’ombre d’un doute le mec le plus sexy de cette planète.


Je n’ai pas le temps de rajouter plusieurs paroles pour louanger ma perfection puisque mon roux préféré commença à m’embrasser avec une passion qui lui était si caractéristique. Mes mains se posèrent conter son dos et ma langue alla joindre la sienne dans un long ballet langoureux. Tout en moi semblait se réchauffer et s’illuminer alors que je le pressais encore plus contre moi. Un long grognement d’envie franchit mes lèvres alors que les baisers se succédaient délicieusement.

Il est rare que, après avoir dépassé le stade de l'excitation, je revienne en arrière, mais pour le coup, ça venait d'arriver. Je l'avais blessé sans même le vouloir, sans même m'en rendre compte. Je range donc tout en vitesse.

- Euh... oui... pardonne-moi... je voulais pas...

J'avais la mine basse, le regard rivé au sol.

- Je... je vais aller regarder dans la boutique, pour voir si un costume me plairait comme uniforme... pardon Darius...

Me sentant trop mal, je fuis le bureau en vitesse sans même le regarder. Je descends dans le magasin et va dans la section des costumes. Il y en a vraiment pour tous les goûts, j'avoue que ça m'impressionne. Je prends 3 ou 4 costumes, autant féminin que masculin, et va les essayer dans la cabine.

Je les essaie tranquillement, mais c'est finalement le costume de lapin playboy qui me plait le plus. Chaussures plateformes, oreilles de lapin, bas résille et costume féminin noir avec une petite queue en pompon. Le haut du costume étant féminin, il y a bien entendu un soutien gorge, mais je le replie tout simplement à l'intérieur du maillot, ce qui fait une belle ligne de costume droite qui arrive sous ma poitrine. Ça ne ressemble même plus a un costume pour fille.

Je sors de la cabine pour me voir sur le grand miroir de plain-pied et ajuster le tout. Je bouge également dans toutes les positions pour m'assurer de pouvoir travailler avec ce costume, bien entendu.

Je déteste les moments où on me rabaisse au point de devenir un objet inanimé. Je l’avais souvent supporté lorsque j’étais un hôte de charme, mais maintenant que j’étais libre et propriétaire de ma propre vie, il était hors de question que je laisse quiconque me parler comme ça. Si ça avait été un jeu de soumission, j’aurais compris et accepté, mais là, Clem m’avait simplement ordonné de fermer ma gueule afin de le satisfaire. Il était le seul dont les mots avaient le pouvoir de m’affecté…et j’étais foutrement affecté. Mon éclat de colère sembla le faire revenir à lui puisqu’il s’empresse de remettre tous ses vêtements en s’excusant. « Ouais…c’est ça » Grommelais-je en passant derrière un paravent afin de retirer ce qui me restait de vêtement afin d’enfiler des trucs puant moins l’excitation.


J’attrape un kilt noir et bleu que j’enfile sans enfiler de sous-vêtement dessous et je mets un harnais de cuir sur mon torse alors qu’il annonce qu’il va aller essayer de se trouver un uniforme parmi les costumes. C’est parfait, j’allais pouvoir me calmer un peu pendant ses essais. Je savais que Clem n’était pas le genre de mec à vouloir me faire du mal, mais vu l’influence qu’il avait sur moi, ça me faisait encore plus mal lorsqu’il me parlait comme ça. Attachant la boucle de mon harnais entre mes mamelons, je me dirige vers mon bureau et je fouille dans le tiroir afin d’en retirer un comprimé rose. Ça me calmera, c’est évident.


J’avale la drogue sans prendre d’eau et une fois fait, je sors de mon bureau pour rejoindre le roux. Je me fige lorsque je croise sa silhouette. Il a un sacré cul dans ce costume et ces bas résilles. Un long sifflement admiratif sort d’entre mes lèvres et je me rapproche de lui pour lui caresser les fesses furtivement. « Tu as fait un très bon choix, tu es très sensuel. Je te regarde et j’ai déjà envie de tout acheté ce que tu me proposeras » Dis-je en souriant, le comprimé d’ecstasy que j’avais pris m’aidant à me calmer. Je touche ses longs cheveux roux soyeux pensivement. « Ne t’inquiète pas, je ne vais pas te forcer à te maquiller comme moi je le fais » Le rassurais-je doucement avant de le pousser vers les marches menant au second étage. C’était bien évidemment l’étage du donjon sexuel et des poupées. « Ici, c’est l’étage premium, seul les clients présentant la carte diamant noir peut être conduit ici » Expliquais-je en marchant, passant à côté d’une balançoire en cuir et d’une barre de bondage. « Et cet ascenseur ici, c’est le seul accès à mon appartement. Il faut un code spécial pour y avoir accès afin d’éviter que des clients s’y glissent » Rajoutais-je en désignant des portes métalliques d’un noir brillant. « Tu as des questions? » Demandais-je en me mettant sur la pointe des pieds afin d’ajuster ses oreilles de lapin.

Je connaissais bien sûr la perversité de mon Darius, et même son ancien emploi au Maim Smile, puisqu'il habitait chez moi à cette époque... je n'étais pas surpris qu'il aie ouvert un sex shop... mais qu'il aie aussi loin dans le sexe, ça, ça me surprend.

Un véritable donjon sexuel... j'avoue que ça me déstabilise
un peu. Je le sens replacer mes oreilles de lapin sur ma tête et j'en profite pour coller mon dos à son torse. Il me trouvait sexy dans mon costume... tant mieux, c'est pour lui que je le porte.

- Mon amour...

J'attrape ses mains et les fait glisser sur mon torse et mon ventre

- J'ai fait une erreur.. j'ai été très vilain toute à l'heure...



- Le petit lapin à voulu jouer aux chasseurs...



- Je crois qu'il faudrait le punir... et lui montrer qui est le vrai chasseur dans cette histoire...