Je ne faisais pas partit de ces gens qui avaient comme qualité de socialiser facilement avec le monde extérieur. J’étais capable de le feindre difficilement, mais au fond de moi, une grande âme souffrant de solitude régnait en maître et roi sur mon entité. Pourquoi? Disons que certaines souffrances de mon passé ont marqué mon esprit de façon si indélébile qu’on dirait que mes déchirures sont visibles aux yeux de tous. J’attire les regards, mais rarement plus. Qui voudrait d’une âme brisée et errante? Très peu de personne, à vrai dire. Normalement, je me complaisais dans ce mode de vie, mais ce soir, quelque chose m’avait poussé à sortir de l’ordinaire et à tromper ma routine avec une sortie inusitée.

Accoudé au comptoir du nightclub qui m’avait toujours captivé sans que j’ose y entrer, je buvais tranquillement mon Old Fashion en regardant de mon regard bleu étrange la clientèle qui dansait et se massait au bar. Ça sentait la tentation et le désir. Le flirt outrageux suintait de partout, tous semblaient se connaître, mais était-ce vraiment le cas? Vêtu d’une chemise blanche ajusté et légèrement ouvert sur mon torse, mon jeans sombre venait souligner mes longues jambes musclées. J’étais définitivement trop vêtu pour ce genre d’endroit, mais je n’étais pas à l’aise de dévoiler plus de peau aux yeux de tous ces inconnus. Je n’avais pas assez bu pour ça.

J’étais sur le point de partir, ne me sentant pas tellement à ma place ici, lorsque soudain, mon regard a été attiré vers une grande silhouette au loin. Oubliant instantanément mon Old Fashion sur le comptoir lorsqu’un long frisson me parcouru l’échine jusqu’à la nuque. Cet homme qui semblait attiré toute la lumière sur lui était magnifique et semblait si…sauvage. Quelque chose m’attirait foutrement vers lui, mais quoi? Je l’ignore. Incapable de faire fit de la chair de poule qui parcourait mes bras, mais sans trop savoir pourquoi, je me suis levé et je me suis dirigé dans sa direction. Plus je me rapprochais, plus je le trouvais désirable et captivant. Je ne savais pas quoi dire, je n’étais pas habitué à ce genre de situation. Avec sa beauté et son charisme sombre, il était sans doute populaire auprès des autres hommes, pourquoi risquais-je aussi stupidement de souffrir par un refus?

Incapable de parlé lorsque je me suis immobilisé vers lui, j’ai simplement esquissé un sourire malicieux, un éclat d’émerveillement brillant dans mon regard et je lui ai tendu la main en indiquant la piste de danse d’un signe de tête.

Il est magnétique et complètement envoutant. Mon regard ne peut se détacher de lui et même si c’est moi qui fais les premiers pas, c’est lui qui m’attrape par le col pour m’attirer sur la piste de danse. La chaleur monte drastiquement dans la pièce et déjà, ma mince chemise me semble trop chaude. Beaucoup trop chaude. Amusé par l’autorité de mon partenaire alors que ses mains me trainent à lui, je le regarde se bouger sensuellement sur le rythme lascif de la musique qui nous entoure. Tout chez cet inconnu n’est que sensualité et mon sang commençait à bouillir de plus en plus.

Éblouit, mais pas au point de le regarder bêtement sans bouger, j’ai décidé de me mêler à la musique. Danser, c’était comme nager dans l’océan et le rythme pulsait dans chaque fibre de mon âme alors que je me rapprochais. Il ondulait avec brio, mais moi, j’ai choisi de poser mes mains autour de son cou pour commencer à louvoyer contre sa stature délectable. Je pouvais sentir mon torse se frotter au sien, mon bassin se plaquer contre celui du ténébreux et ma bouche frôler ses lèvres alors que la chanson se faisait de plus en plus lente et charnelle.

Je ne me reconnaissais pas et pourtant, je me reconnaissais. C’était étrange comme sensation, mais je me sentais si bien qu’en dansant, mes mains ont glissés de son cou à ses hanches et subtilement, je l’ai poussé vers les lieux beaucoup plus sombres et décadents. C’était l’antre du plaisir ici, non? Si cet homme avait montré son autorité en m’entrainant vers la piste de danse, moi je montrais mon envie en venant le pousser contre un large canapé de cuir confortable. Quelques secondes plus tard, je venais m’asseoir à califourchon sur ses genoux pour venir l’embrasser avec avidité.

Il était rare que je laisse mes pulsions ainsi me diriger, mais ce mec éveillait ce genre de truc en moi…et c’était délicieux.