Personne ne sait comment on fait des papas

J’étais nerveux, tellement que mes écailles s’hérissait sur mes poignets. Depuis que cette malédiction de malheur avait été rompu, la solitude m’avait retrouvé. Jamais le fond de l’océan m’avait semblé aussi sombre et glacial qu’en ce moment et le manque de Cole était si intense que j’en avait mal à la poitrine. Cole. Cet humain qui avait animé une flamme de vie dans mon cœur froid lorsque nous étions à Storybrooke avait été un véritable souffle d’espoir. Le fait de m’en retrouver séparer aussi brutalement me tuait. Je devais le retrouver, je devais partir à sa recherche. Et si dans ce monde-ci, il ne m’aimait plus? Cette perspective me nouait l’estomac, mais je tentais de ne pas trop y penser. Où commencer mes recherches? Je l’ignorais, alors j’ai utilisé la magie que m’avais enseigné ma mère -Ursula- afin d’envoyer des sentinelles aquatiques un peu partout. L’eau était présente partout, ça prendrait peut-être du temps, mais si Cole existait dans ce monde, je le retrouverais!


En attendant le retour de mes minuscules espions, je tournais en rond dans la caverne aquatique de ma mère. Avant de partir retrouver Cole, je devais éclaircir cette noirceur qui avait habité mon cœur et mon âme depuis ma naissance. Ma mère avait toujours prétendu que mon père me détestait et m’avait rejeté avant même que je ne naisse et vu comment les autres sirènes et tritons prenait peur face à mes écailles d’ébènes qui était le reflet des ténèbres dont j’avais hérité de la sorcière de l’océan, je l’avais toujours cru. Maintenant que j’avais vécu deux vies en parallèles et que j’avais doublement ressentit l’immense puit glacial de la solitude, je savais que pour continuer d’avancer dans la vie, je devais rencontrer ce père absent que je n’avais jamais connu. Je ne pouvais pas laisser Ursula continuer de noircir mon cœur afin de me transformer en mage noir sur de simple supposition. Elle était une maîtresse dans l’art de la fourberie, j’étais sûr qu’elle m’avait souvent manipulé.


Je me suis donc faufilé dans la cité d’Atlantide afin de partir à la recherche de ce père dont j’avais appris la véritable identité que très récemment. Ça allait être difficile de l’aborder puisqu’il s’agissait du roi Triton en personne. Usant de ma magie pour me faufiler à travers le château, je passe devant la chambre de quelques sirènes bavardent qui mentionnent que leur père serait dans les jardins royaux pour réfléchir à je ne sais quoi. Sans doute à cette malédiction. Je me dépêche à rejoindre le dit jardin et j’aperçois au loin une silhouette solitaire. Il n’y a aucun garde, mais les nombreux poissons qui nagent peuvent facilement les alertés. Je devais rester sur mes gardes. « Votre Grâce des océans? » Interpellais-je doucement en apparaissant devant lui, incliné en guise de respect. Je ne savais pas si c’était la coutume, mais bon. Le cœur battant à tout rompre, je lève mon regard bleu profond vers lui et je dis maladroitement : « Je…j’aimerais…je…il…il semblerait que nous soyons…affilié… ». Oui bon, j’étais nerveux et ça me rendait stupide, ce n’était pas de ma faute!

Si ça n’avait pas été de mes pouvoirs magiques, sans doute aurais-je été repérer dès mon entrée à Atlantica, mais par chance, ma mère m’avait appris quelques petits trucs utiles. Je n’étais pas diabolique comme Ursula, mais je savais que si je ne me trouvais pas rapidement des racines à lesquelles m’ancrer, je risquais fort bien de m’enfoncer moi aussi dans les ténèbres. Cole me manquait atrocement à cet instant précis, lui il aurait pu m’aider, mais je ne savais même pas à quel monde il appartenait et soyons honnête, les hommes à queues de poissons n’étaient pas les flirts les plus charmants pour les humains.


Une fois rendu devant le roi Triton, tout sentiment d’assurance quitta mon pauvre petit corps. Je m’étais souvent imaginé cette rencontre, mais maintenant que je faisais face au Triton dont j’étais la progéniture, je ne savais plus comment agir. C’était comme si mon esprit était composé d’un milliard de petites bulles d’écumes. « Je…je m’appelle Demetrius » me présentais-je en maudissant intérieurement mon incertitude. Sauf que la curiosité du Triton me fit figer. S’il s’était contenté de me demander qui j’étais, j’aurais pu rester calme, mais la mention de l’étrangeté qui émanait de moi me fit peur. Allait-il me bannir au même titre que ma mère?


« Je…eh bien…je… » Commençais-je à baragouiner avant d’inspirer profondément pour me calmer. « Je…je suis votre fils, selon ma mère. Je viens de non loin, juste à l’extérieur de votre cité » Dis-je doucement en tentant d’aller droit au but. Après tout, si je tournais autour du pot, sans doute qu’il perdrait patience avant que je révèle tout. « Ma mère est Ursula… » Soufflais-je en le regardant droit dans les yeux.