La chute des jedis - Feat Obi-Wan

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acidbrain

LA CHUTE DES JEDIS

Assis à l’infirmerie, je demeurais dans un silence pesant que rien n’osait plus troubler. Ne faisant pas un geste, mes yeux étaient fixés sur sa silhouette reposant à jamais dans la mort. Comment pouvait-elle avoir si paisible alors qu’avant cela elle avait souffert le martyr ? Mon cœur saignait à imaginer que dans la pièce d’à côté, deux nourrissons s’égoïsaient à plein poumons, réclamant la présence de leur mère à leur côté. Et pourtant les jumeaux avaient à peine eu le temps de faire sa connaissance qu’elle s’en était allée. Elle ne leur avait laissé comme cadeau d’adieu que leur nom de baptême. Luke et Leïa… des enfants qui ne demandaient qu’à être aimés et choyés mais qui étaient né dans une époque des plus incertaines et privés des deux personnes dont ils avaient le plus besoin. Ils n’avaient pas uniquement perdu leur mère ce soir-là mais également leur père.

Détachant un instant mon regard de la défunte, mon regard se tourna vers mes mains jointes. Il était si étrange de penser que ses mains qui avaient portés le jeune Luke peu après sa naissance étaient également recouvertes du sang de son père. Anakin ! De tous les malheurs qui nous avait touché en ce jour funeste, c’était sans doute celui-ci qui laisserait en moi la plus profonde et irréparable des cicatrices. Je ne parvenais toujours pas à croire que mon jeune padawan, promit à une si belle carrière au sein de l’ordre Jedi, avait pu basculer vers le côté obscur de la Force. Je ne pouvais me libérer de ce puissant sentiment de culpabilité qui m’habitait. J’aurais dû mieux le protéger. J’aurais dû éviter de laisser le chancelier Palpatine s’approcher de lui, corrompre son cœur et son esprit. Je n’avais pas su l’aider à réaliser la grande destinée qui était la sienne. Je ne pouvais que constater les conséquences de cet échec qui avait conduit la république et l’ordre Jedi vers leurs destructions.

En cet instant, seule la tristesse et la colère m’habitaient. Des sentiments auxquels je n’étais pas habitué. J’avais envie de hurler, de taper du poing sur les murs, d’éclater en sanglots. Pourtant, j’étouffais tous ces sentiments dans l’œuf avant de les laisser exploser. Cela n’était pas digne de moi ni de valeurs que l’on m’avait transmises. Je resterais à jamais un maître Jedi et malgré mes nombreux deuils, je ne pouvais m’offrir le luxe d’agir comme un être humain ordinaire.

Continuant à veiller sur Padmé, je finis cependant par être distrait de mes pensées. J’avais un mauvais présentiment, un écho de la Force que je percevais faiblement. Cela n’aurait pourtant pas dû me surprendre compte tenu de tous les évènements dramatiques qui venaient de se produire. Pourtant, celui-ci était bien plus perceptible que les autres. Intrigué, je finis par me relever et allais rejoindre maître Yoda. Peut-être que ce dernier aurait une explication à me fournir. Je le retrouvais assis aux côtés du Bail Organa qui nous avait accompagné jusqu’ici. Regardant le maître, il me semblait avoir perçu un léger sourire aux coins de ses lèvres.

« Une perturbation dans la Force, tu as ressenti, hum ? »

« C’est effectivement le cas. Quelque chose s’est passé durant mon absence ? »

« Nous avons reçus un appel à l’aide de jedis échoués sur la lune d’Endor. »

Je ne pu alors m’empêcher de sourire. Entendre une bonne nouvelle dans ce genre de situation était inespéré.

« Cela prouve que nous ne sommes pas les seuls jedis à y avoir réchapper. Sait-on de qui il s’agit ? »

« Le maître jedi Falconeure. »

A ces mots, je sentis mon cœur bondir dans ma poitrine. Je songeais alors à son padawan, un jeune homme que j’avais moi-même recruté il y a des années sur la planète Tatooine. Je me tournais alors vers le maître Yoda.

« Et Orion… où se trouve-t-il ? »

« A ses côtés nous espérons qu’il soit. Impossible de prévoir étant donné les circonstances. Mais il me semble que tu as déjà ton avis de vue sur la question ? »

Je compris alors que ce que j’avais ressentis au plus profond de moi. Une inquiétude liée au devenir du jeune jedi. Je ne pouvais le laisser. J’avais déjà perdu Anakin aujourd’hui. Il était hors de question que je le perde lui aussi.

« Maître avec votre permission je souhaiterais me rendre sur la lune d’Endor. Je pourrais peut-être encore les sauver. Si nous espérons pouvoir vaincre un jour notre ennemi, il faut que nous soyons aussi nombreux que possible. »

« A cette conclusion j’espérais que tu viendrais. Cette mission je veux bien te l’accorder. Pars à leur recherche et ramène-les ici. Trop tard espérons qu’il ne soit pas. »

Je ne perdis alors pas un seul instant. Laissant mes compagnons derrière moi, je partis récupérer le vaisseau de Padmé que j’avais en arrivant à notre QG improvisé. J’étais mu par une énergie et un espoir qui me surprenait moi-même. Maintenant que l’empire avait été proclamé et les jedis pratiquement tous massacrés, la guerre des clones avait cessé et tout semblait étrangement calme.

Si bien que même si je devais esquiver quelques vaisseaux ennemis, je parvins sans grand encombre à ma destination. Je savais qu’il me fallait être particulièrement prudent. Les clones qui s’étaient rebellés contre notre Ordre n’hésiteraient pas un instant à m’abattre. Les mauvaises surprises seraient nombreuses et le terrain constitué d’une jungle épaisse pouvaient leur permettre de nombreuses cachettes. Je ne tardais d’ailleurs pas à rencontrer mes premiers ennemis que j’abattais sans vergogne avant qu’ils n’appellent du renfort.

Suivant l’appel de la Force, je m’enfonçais toujours plus en tenant mon sabre laser à la main et prêt à me défendre. Je parvins alors aux sous-terrain où ils se trouvaient certainement. J’y trouvais alors des clones tués par sabre laser. Cela ne faisait plus de doutes, ils s’y étaient aventurés également.

Quelques minutes plus tard, je retrouvais le jeune padawan que je cherchais. Je retrouvais également son maître à terre, très certainement mort. Ne m’arrêtant pas sur lui, je me précipitais vers Orion qui était en bien fâcheuse posture. Saisissant à distance un bloc de pierre, je le projetais contre le sith qui surprit fut projeté contre le mur de la pièce.

Accourant dans la direction d’Orion, un sourire éclaira mon visage lorsque je m’aperçus que malgré quelques blessures, il n’était pas trop amoché. Je lui tendis la main pour l’aider à se relever.

« Combien de fois faudra-t-il que je te le répète ? Relève ta garde lorsque tu pares les coups. Sinon, tu vas finir par réellement te faire du mal. Et je ne serais pas toujours là pour te sortir du guêpier où tu t’es fourré. »

J’entendis alors une voix s’élever derrière nous, dans la direction où je venais de projeter notre ennemi.

« Général Kenobi quelle surprise. Je vous croyais mort sur Utapau. »

Je me tournais alors, sans me séparer de mon petit sourire malicieux.

« Vous êtes surpris de me voir, Dark Sirius ? Et moi qui était persuadé d’avoir répondu à votre carton d’invitation. C’était réellement déplacé de ma part. »

Je dégênais alors mon sabre laser, invitant le jeune padawan à en faire de même. Je toisais alors le sith du regard.

« Cela dit, j’espère qu’il y aura suffisamment de place pour un duelliste supplémentaire. J’avoue que je me ferais une joie de vous combattre. Notre dernière bataille remonte à si longtemps »

« Je me ferais une joie de terminer le travail que les clones ont commencés, général »

Il sortit alors un deuxième sabre laser et se précipita dans notre direction prêt à en découdre.

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LA CHUTE DES JEDIS

Une fois arrivé sur la lune d’Endor, je m’étais mis en quête de retrouver nos compagnons et particulièrement le jeune Orion. Un lien particulier nous unissait depuis le jour de notre rencontre. J’avais suivi de près son évolution sur Coruscant et j’étais très fier du jeune padawan plein d’avenir qu’il était. Mais en ce jour si funeste, je craignais plus que tout de le perdre encore plus depuis la disparition tragique d’Anakin. Je n’avais donc pas hésité un seul instant pour repousser l’assaut de Dark Sirius lorsqu’il s’en était prit à lui. Je l’avais rejoint, ressentant un soulagement certain à l’idée qu’il puisse être encore en vie. Même si la partie était encore loin d’être gagnée. Je souris lorsqu’il approuva ma remarque, impatient de vois si dans le duel que nous allions menés, il avait enregistré mes critiques.

Ayant déjà eu le plaisir d’affronter ce sith, je savais très bien qu’il ne nous ferait pas de cadeaux. Il ne fallait donc pas faire preuve de trop de confiance en nous. Nous devions nous montrer particulièrement prudent. Mais combattre aux côtés d’Orion contre deux sabre lasers me donnait l’opportunité de ne me concentrer que sur un seul de ses sabres laser. Donnant et parant les coups un par un, je ne pouvais manquer de porter un regard vers Orion qui pour le coup avait su me prouver toute son écoute et son obéissance.

« Je ne pensais que tu avais autant progressé depuis notre dernier entraînement. »

J’avais lancer cette remarque comme si notre adversaire n’était pas là et qu’il s’agissait d’une simple passe amicale entre un maître et son padawan. Comme pour répondre à mon ignorance, Sirius me donna un coup qui aurait pu m’être mortel si Orion ne s’était pas interposé. Alors que le jeune padawan tombait à terre, j’en profitais pour couper l’une des mains du sith et le priver de l’un de ses sabres. Il poussa un cri de douleur alors que je laissais apparaître un sourire malicieux aux coins de mes lèvres.

« De cette manière-là, le combat sera plus équitable. Tu ne crois pas ? »

Grognant de rage, il se jeta sur moi et redoubla de puissance dans les coups qu’ils me donnaient. Je parvins toujours à l’esquiver alors que nous poursuivions le combat. Plantant un regard noir dans le mien, il se mit aussi à sourire en s’apercevant que je faiblissais. Mais c’était normal. Mon combat contre Anakin n’avait eu lieu que quelques heures auparavant et il avait été aussi féroce que je sentais encore le contre-coups de la fatigue.

« Pourquoi te contenter de ce misérable insecte, hein Kenobi ? Où est donc passé ton ancien apprenti Skywalker ? »

Il avait lancé cette remarque avec un telle malice que je me demandais s’il pouvait être au courant de ce qui s’était passé ? Des images de ce qui s’était passé sur la planète Mustafar envahissait alors mon esprit, me privant de la concentration si précieuse, si nécessaire dans ce genre de situations. A ce moment-là, il m’assena une gifle qui m’envoya également au sol. Il envoya alors un coup de pied dans mon sabre laser et pointa le sien en direction de ma gorge.

« Enfin, ce moment je l’attends depuis des années. Je vais enfin pouvoir avoir ma revanche. »

A peine avais-je eu le temps de m’inquiéter pour ma vie que je vis sa tête se détacher de son corps. Je me relevais avec difficulté que j’ignorais je partis récupérer mon sabre laser. Je regardais alors Orion en souriant s’approcher de moi. Il avait l’air affaibli mais il était vivant. A mes yeux s’était tout ce qui comptait. Je le regardais alors se jeter dans mes bras pour me serrer contre lui. Tout d’abord très surpris, je ne réagis pas immédiatement. Pourtant les propos qui l’accompagnaient étaient tellement touchants que je finis par me prendre au jeu. Je le serais à mon tour dans mes bras, profitant de cette étreinte pour oublie l’espace d’un instant toutes les horreurs auxquelles j’avais eu à assister durant cette longue et triste journée.

« J’imagine que nous sommes quittes à présent. Je te félicite Orion, tu t’es très bien débrouillé jeune jedi. »

Je le relâchais au moment où il s’écarta pour rejoindre le corps de son maître. Ayant déjà vécu cette situation moi-même, je ne pouvais que me rendre compte de la douleur qu’il ressentait en cet instant. Perdre un instructeur qui avaient représentés tellement de choses pour nous durant toute notre formation était une véritable tragédie. La douleur devait être semblable à celle d’un enfant perdant son père. Nous nous sentions comme orphelin et la peur d’être seul se faisait d’autant plus dure que l’on ne pouvait se raccrocher à aucune certitude aujourd’hui. Mais il fallait que je me montre fort et surtout que je chasse les idées noires de la tête du padawan qui se montrait si cruel envers lui-même.

« Ce n’est pas de faute, Orion. Il ne faut surtout pas que tu nourrisses de pareilles idées. Tu as fait tout ce que tu as pu… mais les circonstances sont parfois telles qu’il est impossible d’influer sur le cours des choses. Nous ne pouvons hélas pas sauver tout le monde. »

A ces mots, je sentis mon cœur se serrer dans ma poitrine. Je regrettais profondément de ne jamais avoir eu l’occasion de tenir les mêmes propos à mon ancien padawan. Peut-être que si je l’avais fait, il aurait accepté plus sereinement le destin de Padmé et il n’aurait pas vendu son âme au côté obscur pour la sauver. Je hochais la tête, désireux de faire taire ces pensées. Je me rapprochais de lui, posant une main compatissante sur son épaule.

« Maintenant, la seule que tu puisses faire c’est honorer son sacrifice en devenant le jedi qu’il voulait te voir devenir. Il était si fier de toi et il avait foi dans le jeune homme qu’il avait formé. Réalise ton rêve et alors sa mort n’aura pas été veine. »

Je pris alors le temps de la réflexion, regrettant d’avoir à lui annoncer d’aussi mauvaises nouvelles. Pourtant, je ne tenais pas à lui mentir. L’honnêteté était de mise et il fallait qu’il penne conscience de la vie difficile qui nous attendait.

« La situation est des plus inquiétantes, c’est une certitude. Le chancelier Palpatine s’est accaparé le pouvoir, faisant de notre chère république un empire contrôler par ses soins. Beaucoup de jedis sont tombés, chassé par les clones qui se sont rebellés. Nous ignorons combien des nôtres ont pu réchappés à cette purge. L’ordre jedi a été dissous et nous sommes l’empereur nous a déclaré hors-la-loi. Et comme Palpatine et le seigneur sith Dark Sidious ne sont qu’une seule et même personne, il ne fera de cadeaux à aucun d’entre nous. Alors oui notre vie ne sera pas facile Orion et j’ignore si un jour elle pourra s’améliorer. »

Je me tus alors un instant, laissant s’installer entre nous un silence de mort. Je voulais lui laisser du temps pour emmagasiner toutes ces informations dont il n’avait peut-être pas encore entièrement conscience. Puis, je m’agenouillais à ses côtés et tenta de le rassurer.

« Mais quoiqu’il arrive, nous ne devons pas perdre espoir. Ce n’est parce que l’Ordre est dissous que les jedis ne survivront pas. Tant que nous aurons la force de battre contre la tyrannie, le côté lumineux subsistera. Nous devons prouver à nos ennemis que jamais nous n’abandonnerons.»

Je plantais alors mon regard dans le sien. Un regard qui démontrais toute la tristesse mais surtout l’immense courage et compassion qui subsistait encore en moi.

« Je suis navré, Orion. Je sais que ce ne sera pas évident pour toi de devoir grandir aussi vite mais tu n’as plus le choix à présent. Je veillerais sur toi, je te le promets. »

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LA CHUTE DES JEDIS

Il aurait été difficile d’exprimer à quel point mes retrouvailles avec Orion avaient pu être salutaires à mes yeux. J’avais tellement peur de le perdre après tout ce que j’avais perdu aujourd’hui. J’étai soulagé d’avoir pu sentir son appel à travers la Force et d’avoir pu intervenir avant que ce sith ne mette fin aux jours d’Orion comme il avait pu le faire à peine quelques minutes plus tôt avec son maître. Cela me rassurait également sur mes propres capacités. Perdre Anakin avait été pour moi une douleur si vive que je commençais à perdre confiance en moi. Je savais que ce jour n’était que le premier d’une longue, très longue descente aux Enfers. Pourtant, il y avait ce jeune homme qui me regardait toujours avec des yeux emplis d’admiration. Ce jeune padawan que j’avais découvert il y avait des années de cela sur la planète Tatouine et que j’avais moi-même présenté au Conseil Jedi. Tout cela paraissait à présent si loin, comme si cela n’avait jamais réellement existé. J’avais l’impression qu’en un jour nous avons basculé dans une dimension dont nous ne soupçonnions pas même l’existence.

J’essayais de garder la tête haute, de reste l’homme et le maitre qu’il avait toujours connu. Il y avait quelque chose de rassurant à pouvoir s’accrocher à certaines choses qui demeuraient inchangées. Le courage et dévouement d’Orion en faisait notamment partie. Je savais qu’il ne décevrait pas tous les espoirs que nous avions placés en lui. Pourtant notre avenir n’avait jamais semblé plus sombre qu’aujourd’hui. Je le comprenais au même rythme que lui. Prononcer ces mots ne faisait que rendre la situation que plus réelle encore. Lorsque Orion répondit à mes premières paroles, je gardais le silence durant un moment. Je tâchais de trouver en moi les paroles qui pourrait le réconforter. Ces mots que j’avais laisser en héritage comme une bouteille à la mer à tous les jedis survivants, je me devais à présent de les répéter au jeune Orion. Mais lorsque je m’adressais à lui les choses étaient différentes de part la force et la nature de notre relation. C’était beaucoup plus difficile de ne pas dévoiler le visage de l’homme brisé que j’étais derrière le masque du maître jedi. Pourtant, je me devais de le faire. Je soupirais alors légèrement avant de lui adresser un sourire mêlant la tristesse à la compassion.

« Je sais que la situation est difficile, Orion. J’imagine très bien dans quel état de détresse tu dois te trouver en ce moment. Tellement d’amis et de compagnons fidèles sont tombés aujourd’hui. Mais nous ne devons pas perdre espoir… c’est tout ce qu’il nous reste à présent. Croire que le côté lumineux de la Force finira par triomphe de la tyrannie. Nous ne sommes plus très nombreux, c’est vrai. Mais j’ose croire que d’autres voix finiront par s’élever dans la population. Nous finirons par trouver des alliés qui comme nous se battrons pour faire renaître la République de ses cendres. Nous devons y croire. »

Après tout, était-ce un espoir si illusoire que cela ? Les séparatistes avaient bien compté parmi leur nombre des êtres qui ne faisaient pas partie des siths. Peut-être que de notre côté le même phénomène se produirait. Je m’assombris cependant lorsque Orion parla du fait devenir mon padawan. Je lançais alors avec un air sévère qui tranchait parfaitement avec celui que j’avais pu avoir jusque-là.

« Je t’ai promis que je te protègerais, Orion. Je n’ai jamais dit que je terminerais ta formation. »

Je songeais bien naturellement à Anakin et à ce qu’il était devenu. Je ne pouvais m’empêcher de songer que j’avais ma part de responsabilités dans ce qui s’était produit. Peut-être n’étais pas un aussi bon maître que ce que j’imaginais. Je m’étais laissé bercé par mon propre égo et maintenant j’en avais payé le prix. Un prix bien trop cher pour toute la galaxie. Je ne pouvais pas prendre le risque qu’Orion finisse de la même manière. D’ailleurs, lorsqu’il s’interrogea sur le sort d’Anakin je restais impassible. Je me trouvais bien malgré moi incapable de prononcer un mot. Je déglutis alors difficilement avant de reprendre mon discours.

« Anakin est… il est mort. »

Je sentais alors mon cœur se serrer dans ma poitrine. Malgré toutes les choses que j’avais pu lui dire, celle-ci était de loin la plus douloureuse de toutes.

« Oh Orion si tu savais seulement ce qui s’est passé. C’est tellement horrible… tellement irréel. J’ai moi-même toujours de la peine à y croire. Et si tu savais ce que j’ai fait… tu ne me regarderais sans doute plus jamais de la même manière. Et ça… ça je ne suis pas sûr de pouvoir le supporter. »

Il y avait tellement de sentiments et d’émotions qui se bousculaient dans ma tête en cet instant que j’avais de la peine à les gérer. Comment aurait-il bien pu réagir en apprenant qu’Anakin était mort de mes propres mains ? Je détournais un instant le regard, tentant de reprendre mon calme et de songer à la situation. Il fallait que je puisse rester maître de moi-même.

Je ne trouvais le courage de le regarder dans les yeux qu’au moment où il me parla du corps de son maître. Je réfléchis un instant et lui sourit.

« Ne t’inquiète pas, nous nous chargerons de lui offrir une cérémonie décente. Cela dit, j’espère que tu comprendras qu’il ne sera pas envisageable de le ramener sur Coruscant. Nous le ramènerons vers notre dernier havre sûr. Nous devrions d’ailleurs le rejoindre de ce pas, avant que nos ennemis ne se mettent à notre poursuite. »

Je m’approchais alors du corps et le pris sur mon épaule. Ce n’était pas une chose évidente mais je le faisais tout de même à la mémoire de mon vieil ami et l’affection que je portais en son jeune padawan.

« Allons-y mais sois sur tes gardes. Le danger pourra survenir de n’importe où. »

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LA CHUTE DES JEDIS

Je devais bien avouer que tous ces évènements m’avaient chamboulé. Ce n’était pas très étonnant au vu des circonstances mais j’avais toujours su garder une parfaite maîtrise de moi en arrivant sur cette planète. Ce n’est qu’au moment où Orion me parla d’Anakin que tout me revint en mémoire. Parler du sort tragique qu’avait connu mon ancien padawan ne faisait que rendre des évènements sur la planète Mustafar que plus réel… une réalité à laquelle j’aurais voulu plus que tout échapper en ce moment. J’écoutais avec attention Orion et ses paroles me bouleversèrent. Ce n’était pas la première fois que j’entendais le jeune homme s’exprimer avec une telle sagesse. C’était d’ailleurs l’une des choses qui m’avaient tout de suite fait comprendre qu’il pourrait devenir un grand jedi. Mais ses paroles me touchaient directement et je lui souris avec beaucoup de reconnaissance. Je me sentais alors coupable de ne pas lui dire la vérité. Après tout, il méritait de connaitre la vérité. Je n’avais jamais eu pour habitude de mentir ou de cacher la réalité des choses à mes padawans. Je considérais que l’honnêteté était une vertu dont il fallait user à chaque fois que cela était possible. C’est pourquoi je finis par prendre une grande inspiration avant de me tourner vers Orion.

« Je te remercie Orion, tes paroles me vont droit au cœur. Cela aurait certainement été plus simple si ce deuil ne s’accompagnait pas d’un immense sentiment de culpabilité. Car ce n’est pas un clone ou même un sith qui a achevé Anakin. C’est moi qui ai dû mettre fin à ses jours. »

A cet instant, une larme coula le long de ma joue sans que je ne puisse l’en empêcher. C’était une vérité terriblement tragique à prononcer. Je sentais mon estomac se nouer et affronter le regard d’Orion présent était une épreuve que je ne pouvais pas affronter. Après quelques instants de silence, je repris la parole. Maintenant que la bombe était lancée, il méritait au moins de savoir pour quelle raison.

« Il a été manipulé par le chancelier Palpatine… quoique je devrais plutôt parler de dark Sidious. En tant que seigneur Sith, il lui fallait un nouvel apprenti et il s’est servi des sentiments d’Anakin pour le faire basculer vers le côté obscur de la Force. Il a commis des crimes que tu ne peux même pas imaginer… j’ai essayé de le raisonner mais cela n’a servi à rien. J’ai donc effectué ma mission en l’achevant. Je crois que… non, je sais que je ne pourrais jamais me le pardonner. »

Je me dirigeais alors vers le corps mort du maitre d’Orion, me rappelant alors la déception que le jeune homme avait ressentie lorsque je lui avais dit que je refusais d’achever sa formation.

« Tu comprends à présent pour quelle raison je refuse que tu deviennes mon nouveau padawan ? Je n’ai pas réussi à sauver Anakin… à le protéger. J’ai échoué en tant que maître et je ne veux pas que ce drame se reproduise à nouveau. Ce n’était pas de la pure cruauté de ma part. Tu le comprends j’espère ? »

Je séchais alors mes dernières larmes. Je tentais alors de me concentrer sur la mission que nous devions accompli. Portant le corps de mon ami derrière mes épaules, nous convenant d’un plan d’attaque pour nous sortir de ce pétrin. Lorsque Orion se proposa d’attirer les clones à l’extérieur, j’avoue que l’espace d’un instant j’hésitais à l’en empêcher. Je ne voulais pas le perdre lui aussi. Mais il avait raison. C’était sans doute une très bonne idée et malgré ma frayeur, je refusais de laisser mes sentiments s’exprimer. Je hochais alors la tête avec sérieux et lui répondit.

« Entendu, je vais chercher les civils. Nous te rejoindrons aussi vite que possible. Que la Force soit avec toi. »

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LA CHUTE DES JEDIS

Cette journée était probablement l’une des pires de mon existence. J’avais tout perdu en très peu de temps sans que je n’y sois préparé. C’était très dur pour moi de conserver le calme et la prestance que je tentais d’avoir lorsque j’étais en contact avec Orion. Mes sentiments étaient à peine maîtrisables et j’ignorais où je pourrais trouver la force de continuer à me battre. A survivre alors que tant des nôtres étaient déjà tombés. Lorsque je parlais d’Anakin, je n’avais pas pu m’empêcher de laisser des larmes couler sur mon visage. Les premières depuis la mise à mort de mon ancien padawan et la mort de son épouse. Je ne contrôlais donc presque plus rien et je faisais face à un jeune padawan pour lequel j’avais toujours été un modèle à suivre. C’était indigne de ma position et du rôle que je devais jouer, que je n'avais jamais cessé de jouer depuis mon entrée dans l’ordre jedi. J’avais de la peine à concevoir le fait que je pouvais simplement être un humain, avec toutes les faiblesses que cela sous-entendait. Je fermais les yeux un instant lorsque je sentis la main d’Orion se poser sur mon épaule. Je posais alors ma main sur la sienne, ayant besoin plus que jamais de réconfort.

« C’était une erreur dès le départ. Je n’étais pas destiné à devenir son maître. Je n’en avais pas les capacités. Il méritait beaucoup mieux que moi. Tout ce que je désirais pour lui, c’était de le voir s’épanouir et être heureux. Et j’ai littéralement dû mettre fin à son existence. »

C’était une pensée qui ne cessait de me hanter dès le début de notre combat sur Mustafar. Non à dire vrai, dès l’instant où je l’avais pris sous mon aile. La destinée d’Anakin et son potentiel méritaient de pouvoir bénéficier d’un enseignement bien meilleur que le mien. Si Qui-Gon Jinn avait pu le prendre comme padawan, le destin de mon ami n’aurait sans doute pas été aussi tragique. Orion avait beau prétendre que je ne portais pas ma part de responsabilité dans cette histoire, j’étais persuadé du contraire.

« Je te remercie Orion. Toutefois, j’ai porte également mon lot de responsabilité dans cette affaire. J’ai commis des erreurs et pris des décisions lourdes de conséquences qui l’ont mené à basculer. Je ne peux pas totalement me dédouaner. »

Je n’approfondissais pas mes réflexions mais un visage revenait sans cesse dans ma mémoire. Celui de Padmé mourante sur la table d’accouchement. J’aurais dû me montrer beaucoup plus ferme vis-à-vis de leur relation. Je n’aurais jamais dû apporter à Anakin ma bénédiction discrète de leur amour. Mais je n’avais jamais été objectif vis-à-vis de mon padawan. Je tenais tellement à lui que son bonheur passait pour moi au-dessus de mon devoir de mentor. Je savais après tout à quel point il était difficile d’aimer une personne sans pouvoir être avec elle. Padme avait été le levier qui avait permis à Palpatine de manipuler mon jeune protégé. Sans elle, peut-être qu’Anakin aurait eu une chance de s’en sortir. Plus jamais je ne commettrais cette erreur.

Laissant de côté cette discussion, je regardais soucieux Orion s’en aller, espérant qu’il pourrait mener à bien sa mission. Je me sentais responsable vis-à-vis du jeune homme. Je ne lui avais pas sauvé la vie pour qu’il la risque aussi bêtement. Mais Orion était un jedi en devenir et même s’il avait pu hésiter devant le Sith, j’avais toutes confiance en ses compétences. Je retournais donc m’occuper des civils et les encourageait à me suivre jusqu’à la sortie. Protéger les innocents pour assurer leur paix et leur bonheur, c’était pour moi là la véritable vocation des jedis. Un objectif que nous avions perdus de vue depuis le début de la guerre des clones.

Une fois arrivés en surface, je constatais que Orion avait réussis à mettre tout nos ennemis à terre.

« Eh bien, je constate que tu n’as pas eu le temps de t’ennuyer en mon absence. C’est du très bon travail, Orion. »

Il s’interrogea alors sur la manière d’évacuer les civils. Mon regard se posa alors sur le vaisseau qui avaient transportés le bataillon de clones jusqu’à cette planète.

« Nous pourrions peut-être prendre un taxi. Cela nous permettra de tous les transporter et de gagner en discrétion. Aide-moi à les y emmener. »

Après tout, il y avait toute sorte de civils parmi eux. Les enfants, les invalides et les vieillards n’avaient pas échappé à leur enlèvement. Ils avaient donc besoin de nous.

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LA CHUTE DES JEDIS

Parler avec Orion me faisait un bien fou. J’avais gardé tellement de chose pour moi depuis le début de l’ordre 66. Tant de vie brisées, d’amis disparus, sans compter l’ordre qui n’était à présent plus qu’un lointain souvenir. J’avais besoin de parler, d’évacuer tout ce que je pouvais avoir sur le cœur même si cet exercice me pesait beaucoup. Pour être honnête, je ne savais pas si le faire était une bonne idée. En tant que maître, c’était à moi de donner l’exemple. Je n’avais pas été le mentor d’Orion certes, mais sans moi il ne serait jamais entré dans l’ordre. Je savais donc à quel point j’étais important à ses yeux. Si je venais à lui parler du destin tragique d’Anakin, pouvais-je encore croire être un exemple pour lui ? D’après ses dires, c’était pourtant bien le cas. Il me l’avait dit que selon lui j’étais le meilleur d’entre eux. Je n’en croyais pas un mot bien sûr. Je n’avais jamais réellement appris à avoir confiance en moi. L’humilité faisant partie des qualités essentielles d’un jedi, je n’avais jamais osé me poser cette question. Je ne contredisais cependant pas, comprenant qu’il faisait cela dans le but de me remonter le moral. Ce qui était tout à fait noble de sa part. Je me contentais dès lors de sourire, fier des propos qu’il tenait. Je lui souris alors tendrement

« Depuis quand as-tu acquis autant de sagesse ? »

Je connaissais ses qualités, si différentes de celles d’Anakin. Il avait toujours été calme et réfléchi et l’enseignement de son maître avait visiblement porté ses fruits. Je me dirigeais alors vers lui, posant une main sur son épaule.

« Je te remercie pour tes paroles réconfortantes. Elles me donneront l’énergie nécessaire pour poursuivre notre combat. »

Naturellement, je savais que tout cela n’était pas la fin. C’était au contraire le début d’une période sombre et bien triste pour toute la galaxie. Je n’étais pas résolu à devenir le nouveau maître d’Orion mais j’espérais pouvoir être là pour le soutenir dans cette traversée du désert littérale qui nous attendait. Et cela commençait par évacuer les civils de cette planète pour les mettre à l’abri. Nous avions réussi à les faire sortir de leur prison, eux qui étaient en piteux état. Cela nous prenait du temps mais nous n’avions malheureusement pas d’autres options. Orion me demanda alors si je savais piloter un de ces engins. Naturellement, je n’avais acquis que des connaissances théoriques à ce sujet. Je n’étais pas un grand pilote et je n’avais donc jamais appris à voler sur l’un de ces appareils.

« Pour être honnête avec toi, je n’en ai jamais eu l’occasion. Mais à la guerre comme à la guerre, nous improviserons. Je sais au moins qu’ils disposent d’un système de pilote automatique. Avec un peu de chance, il est encore fonctionnel et il nous suffira d’entrer les coordonnées de notre destination. La navette se chargera du reste. »  

Puis, comme c’était à prévoir, nos ennemis donnèrent l’assaut. Ils n’étaient naturellement pas prêts à nous laisser nous échapper aussi aisément. Orion se battit de toutes ses forces alors que je restais à l’arrière pour aider les dernières personnes à monter dans la navette. Mon cœur manqua un battement lorsque je vis Orion en état de faiblesse. Ca n’allait pas recommencer !

Je m’approchais alors d’Orion et renvoyais à l’envoyeur avec l’aide de mon sabre certains de leurs tirs de blaster. Je me servis alors de la Force pour faire diversion et combler nos lacunes. Je dirigeais ma main vers le bâtiment dont nous venions de sortir. Ne me concentrant plus que sur les blocs de pierre, certains se détachèrent de la façade et volèrent en direction de nos ennemis. La plupart étaient à terre lorsque j’aidais Orion à se relever et plaçais son bras derrière mon épaule pour l’aider à grimper dans la navette. Une fois à bord, je me dirigeais avec l’écran de contrôle et entrais les coordonnées de notre destination dans le pilote automatique, gardant malgré tout, les mains sur les manettes.

« Nous allons déposer nos amis sur la planète voisine, bien plus accueillante que celle-ci. Nous rentrerons ensuite rejoindre maître Yoda. Tu penses que tu vas tenir le coup ? »