(Caitlin) it's okay to not be okay

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C’était vraiment contraignant de ne pas pouvoir parler correctement l’anglais. Maintenant que Ruby avait changé de pays, elle savait que tôt ou tard, elle devrait s’adapter. Certes, elle pourrait se tourner vers Ethan, il était d’une patience avec elle mais la présence du jeune homme la troublait plus que de raison. Alors qu’elle se relevait, son bras la lançait toujours. Elle allait devoir porter son attelle pendant quelques semaines. Deux-trois. Voire même plus. Le bleu à la joue commençait doucement à disparaitre et à virer vers le vert. Il faudrait vraiment qu’elle trouve un professeur pour lui apprendre à se défendre également. Elle en avait assez d’être comparée à une poupée. La jeune femme ouvrit son ordinateur pour commencer à chercher si quelqu’un ne pouvait pas l’aider. Une certaine Caitlin Hargrove apparut sur l’écran. Le nom de famille lui était familier ainsi que son visage. Sa mémoire devait être défaillante. Elle avait le sentiment de croiser des gens qu’elle connaissait comme avec Ethan. La jeune femme prit donc rendez-vous avec dans la journée afin qu’elles adoptent la stratégie pour que la rouquine puisse au mieux parler anglais. Pour son bégaiement, elle trouverait sans doute un orthophoniste.

Ainsi, elle se retrouva dans sa robe en velours de couleur propre, son bras dans son attelle devant les bureaux de Caitlin Hargrove. Parler pour elle était toujours une épreuve. Elle allait devoir s’exprimer et ne pas bégayer. Donc elle entra en évitant de tomber. C’est fou comme de marcher avec un seul bras peut être handicapant. Adossée contre la paroi, elle fixait son téléphone pour voir son répertoire désespérément vide. Un seul nom. Il fallait vraiment qu’elle se fasse des amis. Déglutissant, elle franchit les portes pour toquer et oser passer la porte. « Exc… Exc… Excusez-m… m… » Son lourd accent ressortait alors qu’elle voyait bien que la demoiselle qui lui faisait face n’allait pas bien. Donc elle s’avança pour venir poser sa main sur l’inconnue. « ty v poryadke, lui demanda-t-elle en russe. » Elles s’étaient convenues par échange de messages que Ruby lui parlerait russe. « J… J… Je suis R… R… Ruby. » Elle se redressa péniblement pour grimacer de douleurs. Foutu voleur, il n’y avait pas été de main morte.

traduction a écrit:

ty v poryadke = est-ce que ça va ?

Je suis arrivé le : 24/04/2020

I’ts okay to not be okay ft @Ruby Vodopivec

Je ne vais pas essayer de dire que reprendre mon travail est facile, ce serait un énorme mensonge. Disons juste que c'est un peu moins difficile par difficile, quand je travail je suis concentrée et je n'y pense pas trop mais dès que je ferme mon ordinateur je vois les photos, les peluches que j'ai garder et je me rappelle que je suis toute seule, c'est ça le plus dur je pense, la solitude. J'étais déjà prête, je recevais une cliente aujourd'hui, un certain ruby si je ne me trompe pas. Une jeune slovène un peu perdue par la barrière linguistique, nous avions convenu de communiquer en russe pour lui faciliter la tâche. J'étais perdue dans mes pensées quand la porte retentit, il faut savoir que je travaille chez moi mais que je possède un bureau que je n'utilise qu'à cet effet. Il faut cependant traverser mon salon. Qu'importe. Je venais ouvrir à la jeune femme, je tendais ma main pour la saluer, remarquand rapidement son épaule

- Bonjour, besoin d'aide ?

je lui souriais doucement, l'aidant à rejoindre le bureau où je travaillais. Elle avait l'air très jeune et me semblait particulièrement timide. Je gardais le sourire, j' essaie toujours de sauver les apparences mais les cernes me trahissent, l' autel a ma fille a l'entrée de mon salon aussi, le psy m'avait conseillé de trouver quelque chose pour me recueillir, j' avais donc déposer des jouets, photo et peluche , j y allumait chaque soir une bougie et je pensais a son sourire. Malgré tout, quand je travaille je fais au mieux pour ne rien laisser paraître.

- YA khorosho, a ty ? skazhi mne, chto ya mogu sdelat' dlya tebya (je vais bien et vous ?
dites moi, que puis je pour vous)

elle faisait tout de même l' effort d'essayer de parler anglais. De toute façon c'est ce qui l'aidera à progresser, d'essayer encore et encore quitte à se tromper. Je voyais qu elle souffrait, je venais l aider a s'installer gentiment, souriant a la jeune femme

-chay, kofe ili apel'sinovyy sok? ( thé café ou jus d'orange ?)

on allait bien rapidement voir ce dont elle avait besoin, je voulais d' abord qu'elle se sente à l'aise, c'était le principal pour démarrer un échange productif.

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w/ @Caitlin Hargrove coeur

Ruby avait un mal de chien. Dormir lui était devenu difficile car elle dormait souvent sur ce côté-là. Et elle ne pouvait plus écrire non plus puisqu’elle était gauchère. La jeune femme avait trouvé une excuse auprès d’Ethan pour ne pas l’alerter et ainsi ne pas lui faire peur. Elle ne savait pas encore quel lien l’unissait à son professeur de mathématiques mais elle le découvrirait. La slovène se sentait attirée par lui. Comme s’il était un aimant d’1m70 et qu’elle ne parvenait pas à y résister. Donc elle déglutit avant de se présenter devant le bureau de l’interprète. Sortir de chez elle lui avait demandé un effort incommensurable. Alors qu’elle se débattait avec son sac, elle fit face à une très jolie femme. Assez grande, métisse, de très beaux cheveux. La jeune femme lui sourit, timidement. Avant d’humecter ses lèvres. « O… o… oui. » Elle baissa la tête alors qu’elle l’aidait à rejoindre son office. Ainsi, elle avait envie de s’asseoir et de prendre ses antidouleurs. Mais Ruby ne pouvait pas se permettre de dépasser la dose prescrite et aux risques de tomber addict. Donc, elle prit une profonde inspiration avant de retirer son sac.

Parler en Russe lui rappelait son apprentissage. Elle avait appris alors qu’elle n’était qu’une enfant en lisant des romans bien trop adultes pour elle. Donc, la demoiselle baissa la tête pour essayer de chercher ce qu’elle pouvait répondre. Son bégayement lui imposait le minimum de mots. « mo… mo.. zhet s… s… s… tat' lu..lu… chshe. » Il faut croire que sa barrière était toujours là. Ça allait être long, très long pour cette pauvre Caitlin. D’ailleurs Ruby leva le nez avant de sortir son téléphone pour chercher dans ses mails. Elle prit une profonde inspiration pour fermer les yeux. Et visualiser la phrase en prenant de grandes bouffées d’air frais. « YA khotel by nauchit'sya govorit' po-angliyski. » Passant sa main valide dans ses cheveux, le russe lui demandait autant d’effort que l’anglais. «ch… ch… chay. Spasibo bol'shoye… » Elle eut un fin sourire avant de baisser les yeux. « E… e… est-ce qu… qu… que v… v… vous êtes de… de… de… la… la… la f… f… famille d’E… d’E… d’Ethan ? » ça serait assez risible que son seul ami en ville soit lié à sa traductrice. Comme si tout la ramenait vers lui.

traduction a écrit:

ça pourrait aller mieux
je suis venue pour apprendre l'anglais
thé, merci beaucoup

Je suis arrivé le : 24/04/2020

I’ts okay to not be okay ft @Ruby Vodopivec

Savoir que j’avais une cliente en presenciel aujourd’hui m’avais motivé a me lever pour aller travailler, c’etait un cas qui semblait fort interessant en plus, la jeune femme parlais difficilement notre langue et comptais sur moi pour l’aider. Ce n'était pas ce que je faisais habituellement mais j’avais l’avantage de parler certaines langue qu’elle parlait et comprenait alors je ne me sentais pas de la laisser ainsi dans la galère. J'étais prête à la recevoir, elle était à l’heure en tout cas. Elle semblait avoir quelques difficultés à cause de son bras alors je venais à son secours. Nous nous installions toutes deux à mon bureau, nous y serions à l'aise. Elle semblait stresser et se mettait à bégayer, je lui souriais s'asseyant à côté d’elle et posant ma main sur la sienne doucement.

- Dyshi moy sladkiy, u tebya yest' vremya. Uspokoytes' i vizualiziruyte svoye predlozheniye (Respire ma douce, tu as le temps. Calme toi et visualise ta phrase)

Je lui souriais doucement, je pouvais lui réserver mon après midi si elle en avait besoin, je voulais qu’elle prenne son temps. Elle était la pour apprendre l’anglais, je n'étais pas enseignante mais je voulais faire au mieux pour l’aider, je suis habituée à traduire des textes, on pouvait commencer par la, prendre des textes russes et les traduire petit à petit.

- My poprobuyem vmeste, ya uveren, chto vy poluchite tam. YA sdelayu vse dlya etogo! (On essaiera ensemble, je suis sûre que tu y arrivera. Je vais tout faire pour !)

Elle voulait du thé a priori, on commencera par se détendre , c’est le meilleur moyen de se mettre en confiance. Je lui apportais donc sa boisson avant de m’installer à ses côtés, nous commencerons quand elle se sentirais prête, pour le moment nous allons probablement faire un peu connaissance. Je souriais quand elle me demanda si j'étais de la famille d’ethan, ils se connaissaient ?

- Eh bien oui, Ethan est mon petit frère pourquoi ? Il a fait des siennes avec toi ? Il a son caractere mais c’est quelqu’un de gentil.

Oui bah évidemment que je pars du principe qu’il a fait des siennes, on parle tout de même d’ethan. Généralement, ceux qui le remarquent ont rapidement envie de le frapper ou de l’envoyer sur la Lune. Je me frottais le bras, c’est un tic nerveux que j’avais quand je commençais à penser et à réfléchir, c'était pas le moment, je suis au travail ! Je me concentrais donc a nouveau sur la jeune femme face a moi

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w/ @Caitlin Hargrove coeur

Ruby a toujours été timide. Lorsqu’elle était encore en Slovénie, il n’était pas rare de la trouver seule avec son livre. Souvent perchée dans les arbres car personne ne pouvait l’atteindre. Se mêler dans la foule, discuter avec ses pairs, ce n’était pas une chose qu’elle faisait naturellement. Donc quand elle avait posé son pied si fin sur le sol américain, la jeune femme n’avait pu se faire aucun ami. Il y avait la double barrière linguale. A savoir qu’elle bégayait et qu’en plus, elle parlait mal l’anglais. Et ensuite, elle était anormale. Grande, rousse, avec un visage de poupée. Certains la prenaient pour un mannequin, une de ses femmes qui ne se nourrissaient pas. Ou alors un véritable mannequin tant elle pouvait rester des heures sans bouger. Son aspiration dans la vie était de devenir transparente. Mais elle était si grande que c’était devenu difficile. Donc quand elle arriva face à Caitlin Hargrove avec un bras en moins et ses grands yeux bleus, elle fut déroutée. La personne était gentille. Douce. Et Ruby n’était pas habituée. Donc elle fixait l’étrangère à la peau ébène avec ses grands yeux clairs en cherchant ses mots. Même en russe, elle restait bègue. Elle hocha donc la tête avant de fermer les yeux. Visualiser la phrase. Oui. Elle prit une profonde inspiration, tentant d’occulter la douleur de son bras pour discuter convenablement avec celle qui deviendrait son amie. « YA vsegda byl zaikoy ». Elle avait murmuré ses paroles avec une certaine timidité avant de faire un petit sourire à Caitlin.

Lorsqu’elle lui apporta son thé, elle prit une gorgée et se sentit mieux. « J… Je… je p… p… parle dé… dé… déjà un… un… un peu. » Comme le slovène, le russe et le français. Mais sa diction restait hésitante. Et elle ne voulait pas que les personnes avec qui elle se lierait d’amitié auraient du mal à la supporter à cause de son langage. La demoiselle demanda pour Ethan car le nom de famille l’avait intrigué. Et elle écarquilla les yeux lorsque Caitlin lui confirma leur lien familial. « Non, non, non, répondit-elle paniquée. » Elle ne voulait pas que la jeune femme se fasse de fausses idées. Après tout, elle appréciait Ethan. Et il avait du mal à quitter ses pensées sans qu’elle ne comprenne pourquoi d’ailleurs. Si elle savait… « Je… » Elle chercha ses mots. Mais ne parvint pas à les trouver en anglais. « On mne ochen' nravitsya, i on ochen' dobr ko mne. nemnogo osobenno, no priyatno. » La demoiselle ne put s’empêcher de rougir jusqu’aux oreilles avant de voir que sa nouvelle amie était distraite. Alors, elle se pencha pour hésiter. Ses doigts se plièrent, se déplièrent alors qu’elle les posa doucement sur la main de la jeune femme. « Tout v… v… va b… b… bien ? » Elle était ainsi la poupée, avec beaucoup trop de cœur et une certaine douceur. Donc ce fut naturellement qu’elle s’inquiétait du bien-être d’autrui. Même si cette personne était une inconnue.

traduction a écrit:

Je suis bègue depuis toujours
je l'apprécie beaucoup et il est très gentil avec moi. un peu particulier mais gentil.

Je suis arrivé le : 24/04/2020

I’ts okay to not be okay ft @Ruby Vodopivec

Mon metier avait plus d’une fois pris differentes formes mais je n’avais jsuque la jamais aider qui que ce soit a apprendre notre langue, ou tout du moins a mieux la pratiquer. J’avais accepter en me disant que pour la jeune femme ce serait un confort supplementaire de trouver quelqu’un qui peut communiquer par une langue commune a la sienne. Après quelques minutes passées à ses côtés, je comprenais que son bégaiement puisse être un frein supplémentaire à une langue déjà non acquise. Je nous préparais un thé pour nous mettre un peu en confiance, c'était important au vu du temps que nous passerons ensemble. Je voulais savoir quel était son niveau d’acquis pour notre langue, doit-on commencer du début ou simplement le perfectionner ?

- Saurait tu me donner a peu près ton niveau d’anglais ? Je verrai à partir de cela comment t’aider au mieux ma douce

Elle vint me poser des questions sur mon lien avec ethan, je me demandais un peu comment elle avait pu le rencontrer. AVec son sale caractere et son aspect monsieur je sais tout il a tendance a ne pas laisser de bons souvenirs aux gens, d’ou mon inquietude aupres de la jeune femme. Je riais doucement, particulier, c’est un descriptif qui semble si bien lui convenir

- deystvitel'no tak, no kogda vy uznayete yego poblizhe, on ochen' khoroshiy chelovek, u nego prosto svoy kharakter. (effectivement il l'est mais quand on apprend à le connaître c'est quelqu'un de très gentil, il a juste son caractère bien à lui.)

Je ne sais pour quelles raisons je me suis mise a penser, me perdant rapidement dans des souvenirs douloureux. Parler de famille, d'être aimé me rappelle aussi que j’ai été seule pour affronter tout ça, je n’ai jamais demandé d’aide donc je ne leur en veut pas vraiment mais j' ai été seule, un long moment. Je tente parfois de renouer avec mes frères et sœurs, cela fonctionne plus ou moins bien en fonction de chacun je suppose. C’est la jeune femme qui me sortis de mes pensées

- Pardon, j'étais perdue dans mes pensées.. Oui.. je vais bien

C’est pas tout à fait vrai mais tu n’as probablement pas envie de savoir, je fixe quelques secondes encore la photo de ma fille avant de me concentrer à nouveau sur la jeune femme, lui souriant. Par où allons nous commencer ?

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w/ @Caitlin Hargrove coeur

Ruby n’était pas le genre de femmes très sociable. Dans ce nouveau pays depuis quelques mois, elle peinait à se faire des connaissances pour diverses raisons. Déjà, elle était trop grande : ce qui pouvait intimider quand on dépasse le mètre quatre-vingts et qu’on est rousse par-dessus le marché. Ensuite, elle était bègue. Certes, la slovène aurait pu continuer ses cours de rééducation mais elle n’en voyait point l’intérêt. D’une timidité sans nom, elle ne parvenait pas à s’exprimer correctement. Et ses soucis au linguale lui permettaient de maintenir une barrière correcte avec autrui. Donc quand elle a rencontré Ethan puis cet abruti de Nick, elle fut prise au dépourvu. Gauche, inutile et ne comprenant pas la langue, elle désirait pouvoir dire deux mots de français sans s’empiéger dans le slovène qui passait par-là tel un serpent qui lui rappelait qu’elle n’avait rien à faire ici. « Je… » Elle commença alors que son visage de poupée se leva pour regarder celui de Caitlin. Les deux femmes étaient en tout point opposées. Le teint chaud de Caitlin, ses yeux sombres et sa coiffure contrastaient avec notre jeune demoiselle qui demeurait avec un teint de porcelaine, des yeux bleus et des cheveux incendiaires. « Netflix ? » Elle avait appris la langue de Shakespeare au-travers des séries et des films. Donc il fut normal pour elle de le résumer à ça. A la mention de « ma douce » ses joues rosirent naturellement alors qu’elle rentra dans sa tête dans les épaules.
Une cause perdue.

Le sujet dériva rapidement sur Ethan. Il faut croire que son tuteur de mathématiques avait bien du mal à s’extirper de ses pensées. Un petit nerveux, voilà comment elle l’aurait qualifié. La jeune femme laissa son esprit dériver quelques instants vers cette étreinte improvisée qui pourtant lui semblait familière. C’était ce qu’elle avait ressenti alors qu’elle avait tenu le génie contre elle. « Kak dela ?* » Sa voix était douce, presque comme du coton alors qu’elle fixait son unique main valide. « On geniy, a genii chasto neterpelivy. **» Elle choisissait ses mots avec soin, ne voulant pas brusquer sa sœur. Ruby ne faisait partie d’aucune fratrie. Il n’y avait que sa mère et elle. Donc elle supposait dans son for intérieur que Caitlin devait être protectrice avec son petit frère. « U tebya mnogo brat'yev i sester ?*** » Après tout, elle désirait savoir si elle risquait de tomber sur un ou deux Hargrove en ville. S’ils étaient comme les pâquerettes ?

Cependant, aussi délicate fut-elle, elle crut déceler un trouble chez sa nouvelle amie. Parce qu’elle allait le devenir non ? Amies ? Ruby passa sa lourde masse capillaire derrière ses oreilles avant de se pencher en avant. Le bon sens voudrait qu’elle réconforte Caitlin en posant sa main sur la sienne mais le contact était compliqué pour la slovène. Il faut croire que cela restera juste pour son tuteur et rien qu’à cette pensée, ses joues prirent une teinte écarlate de nouveau. « C’est un mensonge, dit-elle timidement, on essaie tous de se dire que l’on va bien mais au final, c’est… » Elle chercha un peu le mot, espérant que son lourd accent ne gâchait pas tout. « … faux. » Peut-être que si elle se confiait sur son vécu, Caitlin aurait plus de facilités à s’ouvrir. « Ty dolzhen poobeshchat' mne, chto on ne vyberetsya otsyuda. Etogo Ethan nikogda ne uznayet.**** » Elle prit une profonde inspiration. « Je ne supporte pas qu’on me touche. Car… » Elle se mit à regarder ses chaussures à mesure que ses doigts commencèrent à trembler doucement. « On a tenté de m’agresser quand j’avais 17 ans. Et j’ai perdu mon bras car un crétin a voulu me voler mon sac. Je te laisse imaginer la crise de… de… pa… pa… » Ça y est, elle commençait à perdre son bon sens en plongeant dans des souvenirs pénibles. Mais ce n’était que ça. Des souvenirs. Et elle pouvait les chasser d’un revers de la main. « T… t… t… tout ss… ss… ça… pour di… di… dire que… que… sss… sss… si t’as m… m… mal, faut pas refouler. Ça… a… f… fff… fait encore plus m… m… mal a… a… après. » Quand on revenait à la réalité comme elle et qu’on se rendait compte de deux choses.
Que l’on est complètement seule.
Et que du coup, personne ne peut venir nous aider.

traduction a écrit:

* Comment vous faites ?
** C'est un génie et les génies sont souvent impatients.
*** As-tu beaucoup de frères et soeurs ?
**** Il faut que tu me promettes que ça ne sortira pas d'ici. Qu'Ethan ne sera jamais au courant.

Je suis arrivé le : 24/04/2020

I’ts okay to not be okay ft @Ruby Vodopivec

j'essayais de communiquer avec la jeune femme mais je pense que sa plus grande barrière n'étais pas la langue finalement. Son côté bègue semblait lui causer plus de difficultés que l'anglais, dès qu'elle stressait les mots semblaient s'envoler. Je lui demandais déjà comment elle avait commencé à apprendre le dictionnaire ? Cours ? Non serie a priori, c est répandu en effet. J'acquiesce doucement, pourquoi pas garder cette base, en choisissant certains film je pense pouvoir lui faire acquérir rapidement certaines bases. Je lui citerai une liste de quelques classiques à regarder chez elle. Pour le moment, on ne parlait pas de quelconque cours mais de mon frère pour le moment. Au vu de ses joues rose quand elle évoque son nom je suis casi certaine que mon frère lui plait

- kak ya delayu chto? (Comment je fais quoi ?)

je n'étais pas tout à fait sûre d' avoir compris pour le coup, j' avais peut être raté une précédente information ? Je riais légèrement, oui mon frère est un génie il sait assez bien nous le rappeler, enfin il nous rappelle surtout à quel point nous autres sommes des idiots face à lui. Concernant le nombre de frère et sœur je souriais, si elle voulais rencontrer tout la fratrie ça allait sûrement lui prendre un moment

- o da, on umeyet napomnit' nam, chto on geniy i s nim ne vsegda legko. No v glubine dushi on khoroshiy paren'. Chto kasayetsya moikh brat'yev i sester, nas 5 brat i sestra. Tri goda moyego vozrasta, a Itan samyy mladshiy (oh oui, il sait nous le rappeler que c'est un genie et c'est pas toujours simple avec lui. Mais c'est quelqu’un de gentil au fond. Concernant ma fratrie nous sommes 5 frères et sœurs. Trois ont mon âge et Ethan est le plus jeune.)

la conversation a continué un peu mais comme souvent j'ai fini par me perdre dans mes souvenirs. Au final j'avais une grande famille mais j'étais seule, aucuns n'avait été présent à la mort de ma fille. Certains ne l'ont même jamais rencontrer… la jeune femme en face de moi semble remarquer ma tristesse et me demande comment je vais. Je prétend aller bien, ce n'est pas le lieu pour une telle discussion je pense.

- c est effectivement faux mais ne t'inquiète pas tu n'as pas à subir cela

Je ne sais pas si c'est pour une mise en confiance. Pour apprendre à se connaître ou juste un besoin de parler mais elle commença a expliqué avoir été agressée. J'acquiesce juste alors qu'elle me demande de ne rien dire à Ethan.

- Je suis sincèrement désolée pour toi. Ce ne sont pas des choses qui devraient arriver…c'était il y a longtemps ? Tu es en sécurité ici ma douce, respire un grand coup d' accord ? Tu veux un verre d' eau?

le stress s'entendait dans son timbre de voix et son bégaiement plus prononcé. Je la regardais doucement souriant de biais. Je prenais une photo de ma fille sur mon bureau et je devais la lui tendre. J' attendais quelques secondes avant de pouvoir parler

voici ma fille, claire, elle avait 9 ans.. elle est tombée très malade quand elle était petite. Elle est décédée il y a quelque temps et j'ai sombré dans une profonde dépression. Mon ex mari m'a quitté et fait signer les papiers de divorce la semaine de son enterrement… j' ai réussi a reprendre le travail il y a peu mais c' est très sincèrement difficile…

j'ai dû ravaler la salive pour ne pas me mettre à pleurer. Je ne parlais jamais de Claire, c'était bien trop douloureux encore aujourd'hui

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