Sujet: Ça ira, t'en fait pas ft. Romy Mar 7 Déc - 16:17
Ça ira, t'en fait pas
J’adorais cette boutique, c’était mon petit paradis où la tristesse et le désespoir n’existe pas. Avec la maladie qui faisait dépérir ma femme de plus en plus, c’était le seul endroit où je pouvais me permettre de souffler un peu. J’adorais Rowena de toute mon âme, mais j’avais de plus en plus de difficulté à faire bonne figure devant elle et notre fille. Pourquoi? Parce que perdre l’amour de sa vie un peu plus à chaque jour était destructeur. Quand je me sentais sur le point de craquer, je m’empressais de rejoindre mes farces et attrapes et je me lançais à corps perdu dans un élan de création chaotique.
C’était le cas de ce matin. Après avoir aidé ma femme à manger et se laver, je l’avais recouché et je l’avais quitté après qu’elle se soit endormie. Elle perdait de plus en plus de poids et son beau visage s’émaciait. « Allez Simon, concentre-toi » Murmurais-je doucement à moi-même alors que je regardais les plans d’une nouvelle invention. Sauf que le beau visage de Rowena tourbillonnait sans cesse dans ma tête. J’avais hâte que Romy vienne perturber ce silence beaucoup trop étouffant. J’avais besoin de savoir si elle allait bien. Elle était forte et pouvait sans aucun doute me cacher sa peine ou son angoisse pour tenter de me protéger. Sauf que c’était moi l’adulte et j’avais besoin de savoir si ma petite princesse était bien aussi.
« Bonjour Romy, tu as eu une bonne journée? » La saluais-je immédiatement lorsqu’elle entra dans la boutique. Combien de temps s’étaient écoulé depuis mon arrivé? Je passe une main fatiguée contre mon visage. Cinq heures et j’avais complètement oublié d’ouvrir la boutique et que je n’avais rien créé encore. Je n’avais même pas levé mon stylo. J’étais complètement perdu.
La journée. Les cours. Je n’arrivais pas à suivre véritablement, et au fond la plupart des trucs que je faisais, ça ne me plaisait clairement pas. La seule et unique chose qui ne me quittait pas l’esprit, c’était l’état de santé de ma mère. Chaque jours, je la voyais dépérir mais je ne disais rien. Non je devais garder la tête haute et faire comme si tout allait bien, c’était important. Vraiment important. Cependant, les seuls moments où j’oubliais tout ça, ce n’était même pas en cours, c’était auprès de mon père, dans la boutique.
D’ailleurs, la fin des cours tombaient à pic vu que j’attendais simplement de pouvoir me rendre à la boutique. J’avais terminé la journée par deux heures de sport et je dois avouer que courir m’avait vraiment fait beaucoup de bien. J’appréciais énormément de jouer au foot, étonnement, j’avais toujours aimé les sports collectifs mais encore plus celui-là. Bon, j’espérais juste que le quatre et demi que je venais de me recevoir en littérature n’allait pas trop mettre mon père en colère. Après être passée sous la douche et m’être changées, mes cheveux bruns regroupés en queue de cheval haute, je m’étais rendue à la boutique. Toujours pas ouverte. J’entre à l’intérieur et regarde mon père avant de sourire légèrement.
« Bonjour papa. On fait aller. On a gagné le match cet aprem et j’ai marqué deux buts ! » énonçais-je avec un sourire avant de reprendre « mais j’ai aussi eu quatre à mon exam de littérature. » ajoutais-je alors.
Posant mon sac contre le mur, je retire ma veste et mon écharpe ainsi que mes gants avant de lever le regard vers mon père. « Je crois que j’arrive au bon moment, je me trompe ? » demandais-je alors « comment va maman ? » ajoutais-je.
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Sujet: Re: Ça ira, t'en fait pas ft. Romy Sam 18 Déc - 15:43
Ça ira, t'en fait pas
Je tente de raviver mon esprit et reprendre pleinement conscience du monde qui m’entourait. Maintenant que Romy était là, je ne pouvais pas me laisser bercé par la mélancolie et la tristesse. Mon petit rayon de soleil avait besoin de voir que j’allais bien, sinon je savais qu’elle s’inquiéterait encore plus et cette perspective m’était insupportable. Le poids de la maladie de Rowena pesait déjà trop lourd sur les épaules de notre fille et je tenais à ce qu’elle puisse être heureuse, légère et souriante lorsqu’elle n’était pas confrontée au spectacle désolant de sa mère qui faiblissait de plus en plus rapidement. J’esquisse un sourire enjoué lorsqu’elle me parle de son match qu’elle a gagnée avant de rapidement le perdre. « J’ai…j’ai manqué ton match? » Demandais-je, presque horrifié. Bon sang, je croyais qu’il était demain, ce match! À force d’être inquiet et épuisé, j’avais l’impression de devenir un mauvais père. « Ce n’est pas grave pour la littérature, je vais t’aider, promis » Dis-je doucement en espérant qu’elle me pardonne mon étourderie.
J’avais vraiment l’impression de n’être qu’une ombre, comme si mon cœur mourait au même rythme que Rowena. Romy méritait mieux, elle méritait un père aussi fort qu’elle et lui étant complètement dévoué. Je l’aimais plus que ma vie, mais je me sentais si indigne d’elle que ça m’en faisait mal. « Tu es toujours là au bon moment, ma belle » Fis-je doucement remarqué en lui sortant une large tablette de chocolat au lait de la poche de ma veste pour la lui tendre. Je me tends lorsqu’elle me demande comment va Rowena. Que pouvais-je lui dire? « Elle va…elle… » Hésitais-je lentement en détournant mon regard, incapable de soutenir celui si intelligent de Romy. Elle ressemblait tant à sa mère. « Elle…a demandé qu’on la transfert à l’hôpital…elle dit qu’on pourra se reposer pendant ce répits » Dis-je doucement.
J’étais si faible que c’était ma femme malade qui tentait de prendre soin de moi. « Je lui ai dit que je verrai avec toi » Rajoutais-je en lui serrant doucement la main. Après tout, Rowena était sa mère et Romy l’avait vu à tous les stades de sa maladie. Elle avait le droit de participer aux décisions la concernant. « Ta mère a peur que son état ruine tes études. Elle a bien remarqué que tu passais beaucoup plus de temps à son chevet qu’à étudier » Rajoutais-je de la même voix douce en levant de nouveau mon regard vers elle. J’aurais tellement aimé être plus fort pour ma petite merveille…mais Rowena, c’était une partie de mon âme et j’étais incapable de savoir comment vivre sans elle.
Je souris à mon père pour le rassurer quand je vois bien que le fait qu’il ait oublié mon match le dérangeait beaucoup « oui c’était cet aprem mais c’est pas grave, tu as beaucoup de soucis en ce moment papa et je t’en veux pas de ne pas avoir été là. » énonçais-je à ce dernier. Je souris légèrement quand il me dit qu’il m’aidera pour la littérature « meilleur papa de la terre ! » énonçais-je avec un léger sourire. Je remarque rapidement que j’arrivais clairement au bon moment, mon père me le fit d’ailleurs confirmé avant que je ne lui demande comment allait maman. Je voulais le savoir, c’était important pour moi de savoir si elle allait bien.
« Elle veut pas rester avec nous ? » demandais-je à mon père « mais elle ne ruine rien du tout, j’aime passer du temps auprès d’elle, j’ai besoin qu’elle soit avec nous, je veux qu’elle sache à quel point je l’aime. » avouais-je alors.
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Sujet: Re: Ça ira, t'en fait pas ft. Romy Dim 2 Jan - 16:39
Ça ira, t'en fait pas
La culpabilité m’étreint la gorge et le cœur. Je n’arrive pas à croire que j’ai manqué ce match. Je suis d’un tel égoïsme que ma fille en souffre. Ça me fait mal à l’âme de la voir tenter de me réconforter. Je sens que je suis un mauvais père et ça m’affecte autant que le fait de ne rien pouvoir faire pour aider Rowena à aller mieux. Parfois, je rêve d’avoir des pouvoirs magiques afin de parvenir à tout faire et à guérir l’amour de ma vie, mais hélas, la magie n’existe pas. « Je suis désolé ma puce, je t’avais dit que j’y assisterais et j’ai manqué à ma promesse » Soupirais-je en passant une main contre mon visage. Maintenant, je me sentais épuisé et coupable. « Je vais me racheter, je te promets » Promis-je en tentant d’esquisser un sourire plus joyeux et confiant que ce que j’étais réellement.
Ses problèmes en littérature me font légèrement grimacer. C’est difficile de lui en vouloir vu ce qu’elle vit en ce moment, mais à ce rythme, j’avais un peu la crainte qu’elle quitte les études vu ses échecs. « T’aider ne fait pas de moi le meilleur père au monde, c’est naturel. Tu me trouveras peut-être encore plus barbant que ton enseignant » Fis-je remarqué avant de me gratter la tête un peu. « Vous utilisez encore le mot barbant, les jeunes? » Demandais-je, un peu à l’Ouest.
Sauf que la conversation revient bien rapidement vers sa mère. En même temps, vu le temps qu’elle passe au chevet de Rowena, il est normal qu’elle s’inquiète de l’état de sa mère. « Ne dit pas ça, ma douce. Tu sais très bien que maman veut rester auprès de toi, mais elle craint que tu ne passe à côté de ta vie en restant toujours à son chevet plutôt que d’étudier, sortir avec tes amies et t’amuser » Dis-je doucement en lui caressant ses magnifiques cheveux avec tendresse. Romy était ma petite merveille, je n’aimais pas de la voir aussi triste et hanté. « Mais si tu désire qu’elle reste à la maison, nous lui en parlerons ensemble et j’organiserai un peu mieux mon temps et l’espace de la maison. Tu as raison, la place de ta mère est à a maison » Dis-je doucement en continuant de caresser ses cheveux. J’avais l’impression que Romy vieillissait beaucoup trop vite et ça m’affectait beaucoup.
La journée. Les cours. Je n’arrivais pas à suivre véritablement, et au fond la plupart des trucs que je faisais, ça ne me plaisait clairement pas. La seule et unique chose qui ne me quittait pas l’esprit, c’était l’état de santé de ma mère. Chaque jours, je la voyais dépérir mais je ne disais rien. Non je devais garder la tête haute et faire comme si tout allait bien, c’était important. Vraiment important. Cependant, les seuls moments où j’oubliais tout ça, ce n’était même pas en cours, c’était auprès de mon père, dans la boutique.